Des coups de feu retentissent, des hommes tombent, le liquide coule. La peur et l’audace se confondent, premier acte d’un opéra de sang et de cendres. Les cris partent au rythme des balles, au rythme des morts. La faucheuse les guette de son œil amusé, se délectant de leur folie, de leur agonie. Cette torture revenant sans cesse, pensée de perdre ceux à qui l’on tient. Le ciel gris, monotone, triste, verse quelques larmes pour les défunts. La terre autrefois verdoyante se retrouve brulée, ornée de motifs humains.
« Tant de passés différents pour une même destinée, d’origines diverses pour une fosse commune »
Du haut d’une colline, un homme regardait ce désolant spectacle, à l’abri des pluies de plomb et des averses pourpres. Cheveux aux vents, tenant fermement son téméraire fusil, il s’appliquait à loger quelques balles aux corps ennemis. Blond aux yeux bleus on pouvait lire dans son regard une certaine mélancolie. Après tout, lui aussi n’était qu’une simple pièce de cet immense échiquier. Soupirant à cette pensée, une main se posa sur son épaule.
« Général de brigade Kylian, la faction ennemie sera bientôt complètement décimée ! »
Une voix des plus enthousiastes s’adressait à cet homme aux sombres pensées. Néanmoins ce dernier ne répondit pas, semblant porter plus d’intérêt à sa prochaine victime. N’était-il devenu plus qu’une simple arme ? Lui-même se posait la question …
« Hey tu pourrais me répondre quand même !»
Le meurtrier venait de rater sa cible, bercé par le délectable irrespect de son interlocuteur. L’averse devenait pluie, le général de brigade leva sa tête vers le ciel. Les yeux fermés, l’esprit vide, il laissa tomber son ami, son péché, son fusil. Inspirant l’air humide à pleins poumons, il finit par se retourner vers son subalterne. Contemplant sa crinière blonde et ses yeux d’un bleu azur, Kylian se mit à le regarder tendrement avant de lui répondre d’une voix calme.
« Désolé Wayne. Quelle est la raison de ta venue ? »
« Y a-t-il une raison à chacun de nos actes ? Je suis juste venu te voir car l’envie me prenait »
La pluie devint de plus en plus intense. Un large sourire arborait le visage de Wayne qui prit une mèche de cheveux posée sur l’épaule de son ami. Ce dernier se laissa faire, regardant son camarade avec indifférence. De sa poche, celui-ci sortit un élastique rouge vermeil. Se mettant derrière Kylian, il lui attacha les cheveux dans un silence religieux.
« Il fait froid ici, allez viens ! Nos soldats se chargeront très bien du peu d’ennemis qu’il nous reste »
Kylian acquiesça. Un vent glacial tel son indifférence balayait sa queue de cheval.
« Je ne sais pas pourquoi je ne pouvais plus ressentir autant d’émotions qu’avant. Mais quand j’ai vu cette larme près de l’œil de Friedrich, j’avais moi-même envie de pleurer. N’étais-je donc devenu plus qu’une arme errante ? »
Le général de brigade se baissa afin de récupérer son fusil. A peine l’eut-il frôlé qu’une substance gicla sur son visage. Plus visqueuse, plus chaude que la pluie déferlant sur le champ de bataille. Des perles pourpres semblables à de petit rubis liquides glissèrent sur sa peau froide avant de s’écraser au sol. Cette source de vie semblait apaiser le meurtrier oubliant qu’en temps de guerre, elle devenait symbole de mort.
«Ky … »
« Tant de passés différents pour une même destinée, d’origines diverses pour une fosse commune »
Du haut d’une colline, un homme regardait ce désolant spectacle, à l’abri des pluies de plomb et des averses pourpres. Cheveux aux vents, tenant fermement son téméraire fusil, il s’appliquait à loger quelques balles aux corps ennemis. Blond aux yeux bleus on pouvait lire dans son regard une certaine mélancolie. Après tout, lui aussi n’était qu’une simple pièce de cet immense échiquier. Soupirant à cette pensée, une main se posa sur son épaule.
« Général de brigade Kylian, la faction ennemie sera bientôt complètement décimée ! »
Une voix des plus enthousiastes s’adressait à cet homme aux sombres pensées. Néanmoins ce dernier ne répondit pas, semblant porter plus d’intérêt à sa prochaine victime. N’était-il devenu plus qu’une simple arme ? Lui-même se posait la question …
« Hey tu pourrais me répondre quand même !»
Le meurtrier venait de rater sa cible, bercé par le délectable irrespect de son interlocuteur. L’averse devenait pluie, le général de brigade leva sa tête vers le ciel. Les yeux fermés, l’esprit vide, il laissa tomber son ami, son péché, son fusil. Inspirant l’air humide à pleins poumons, il finit par se retourner vers son subalterne. Contemplant sa crinière blonde et ses yeux d’un bleu azur, Kylian se mit à le regarder tendrement avant de lui répondre d’une voix calme.
« Désolé Wayne. Quelle est la raison de ta venue ? »
« Y a-t-il une raison à chacun de nos actes ? Je suis juste venu te voir car l’envie me prenait »
La pluie devint de plus en plus intense. Un large sourire arborait le visage de Wayne qui prit une mèche de cheveux posée sur l’épaule de son ami. Ce dernier se laissa faire, regardant son camarade avec indifférence. De sa poche, celui-ci sortit un élastique rouge vermeil. Se mettant derrière Kylian, il lui attacha les cheveux dans un silence religieux.
« Il fait froid ici, allez viens ! Nos soldats se chargeront très bien du peu d’ennemis qu’il nous reste »
Kylian acquiesça. Un vent glacial tel son indifférence balayait sa queue de cheval.
« Je ne sais pas pourquoi je ne pouvais plus ressentir autant d’émotions qu’avant. Mais quand j’ai vu cette larme près de l’œil de Friedrich, j’avais moi-même envie de pleurer. N’étais-je donc devenu plus qu’une arme errante ? »
Le général de brigade se baissa afin de récupérer son fusil. A peine l’eut-il frôlé qu’une substance gicla sur son visage. Plus visqueuse, plus chaude que la pluie déferlant sur le champ de bataille. Des perles pourpres semblables à de petit rubis liquides glissèrent sur sa peau froide avant de s’écraser au sol. Cette source de vie semblait apaiser le meurtrier oubliant qu’en temps de guerre, elle devenait symbole de mort.
«Ky … »
